"A l'échelle planétaire, la mondialisation, au moins dans un premier temps, fragilise les plus faibles, dont les femmes, exposées à la paupérisation, à la faim, aux guerres nationales et ethniques qui touchent surtout les civils, au sida galopant, surtout en Afrique, à la prostitution dont les réseaux s'étendent, contredisant la vision triomphante d'une sexualité libérée. L'histoire des femmes est aussi tragique que celle des hommes.
Ainsi, la révolution sexuelle, dont nous avons tenté de prendre la mesure est inachevée. Au vrai, interminable. Là, pas plus qu'ailleurs, il n'y a de "fin de l'histoire". Impossible donc de clore son récit. On peut dire "il était une fois". Invoquer d'obscurs commencements. Dire le début. Mais pas la "fin".
Histoire à suivre. Histoire à faire aussi.".
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Michelle PERROT, Mon histoire des femmes,
Seuil / France Culture,2006, p.230